Les troubles Dys

Actuellement, 10% d’enfants d’âge scolaire souffrent de troubles Dys ou autres troubles spécifiques.

Quelques explications

Malgré certaines zones d’ombres sur le mécanisme neurologique des troubles Dys, nous savons tout de même qu’il existe une atypie de la mise en place de certains circuits durant le développement du cerveau de l’enfant. Ses origines peuvent varier :

  • Innée, il s’agit alors de troubles neurodéveloppementaux,
  • Liée à un traumatisme crânien,
  • Liée à une intervention cérébrale.

Les troubles Dys correspondent aux troubles cognitifs spécifiques associés aux troubles d’apprentissage induits.

Ils peuvent apparaitre :

  • Pendant le développement de l’enfant,
  • Pendant les premiers apprentissages précoces,
  • Pendant les premiers apprentissages scolaires.

Contrairement au retard de développement et d’apprentissage qui sont momentanés et disparaissent en évoluant, les troubles Dys persistent à l’âge adulte. Outre avoir des répercussions sur :

  • la vie sociale, pouvant aller jusqu’à l’isolement,
  • la vie professionnelle, par manque d’intégration,
  • et la vie scolaire par des troubles de l’apprentissage,

ils peuvent provoquer des déséquilibres psycho-affectifs et être responsables d’une mauvaise estime de soi.

Reconnaître les troubles Dys

Il existe six catégories que l’on classe dans les troubles Dys :

1 La dyslexie et la dysorthographie. Ce sont les troubles spécifiques de l’acquisition du langage écrit qui touche la lecture et la production d’écrits. (Difficulté dans l’apprentissage de la lecture, complexité quant à la compréhension des textes, production de fautes d’orthographe, fatigue intense face aux exercices de lecture où d’écriture)

2 La dysphasie. Elle regroupe tous les troubles spécifiques du développement du langage oral parlé ou compris. (Difficultés de communication, donc d’intégration pouvant aller jusqu’à l’isolement et troubles du comportement)

3 La dyspraxie. Elle concerne les troubles spécifiques du développement moteur et/ou des fonctions visuo-spatiales. (Difficultés d’organisation des gestes, de la coordination sensorimotrice, visuo-spatiale menant à des maladresses, des difficultés pour réaliser les gestes de la vie quotidienne, à se repérer dans l’espace, et peut être la responsable d’une dysgraphie)

4 La dyscalculie. Ce sont les troubles spécifiques des activités numériques. Il s’agit d’une altération de la capacité à comprendre et utiliser les nombres. (Difficultés à compter, dénombrer, reconnaître les quantités, les durées, les distances, résoudre les problèmes, apprendre les tables)

5 Les troubles spécifiques du développement des processus mnésiques. Ces troubles regroupent tous les types de mémoire (de travail, court terme, immédiate, long terme). Elle débute en général vers 5 ou 6 ans et est permanente (nombreux oublis, perte d’objets, difficultés dans les relations familiales, amicales et professionnelles)

6 Les TDA (Troubles Déficitaires de l’Attention) ou TDAH (Troubles Déficitaires de l’Attention avec Hyperactivité).  Ce sont des troubles spécifiques du développement des processus attentionnels et/ou des fonctions exécutives. (Difficultés qui concerne l’attention, impulsivité, imprécisions visio-motrices, troubles du comportement)

Diagnostiquer et soutenir

Souvent repérés à l’école, les troubles Dys peuvent être évoqués à la famille par :

  • le médecin scolaire
  • le psychologue scolaire
  • les réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté (RASED)
  • le médecin de PMI (Protection Maternelle et Infantile)
  • le pédiatre
  • ou le médecin généraliste.

Le diagnostic sera ensuite posé par une équipe pluridisciplinaire qui soutiendra l’enfant et son entourage dans cette nouvelle prise en charge. Nous retrouvons le plus souvent :

  • l’orthophoniste qui va faire un bilan de langage, de raisonnement logique, ou mathématiques
  • le neuropsychologue qui étudie les processus mentaux, la mémoire, le langage, les fonctions exécutives et instrumentales, l’attention
  • le psychologue clinicien
  • le psychomotricien
  • l’ergothérapeute, pour la motricité, l’apraxie, les sens, l’organisation spatiale, l’autonomie de la vie quotidienne
  • le pédopsychiatre pour le développement psycho-affectif.

On peut aussi faire appel à l’ophtalmologiste et autres professionnels selon les symptômes apparents.

Le diagnostic est important pour l’enfant et son entourage afin que tous comprennent que personne n’est responsable de ses difficultés et puissent l’aider au mieux en se déculpabilisant. Il va aussi permettre la mise en place d’aide financière auprès de la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées), ou d’aide physique, éducative comme un PPS (Projet Personnalisé de Scolarisation) et aussi pouvoir se rapprocher de réseaux, d’associations de soutien aux famille et personnes Dys.

Attention toutefois de ne pas détourner le diagnostic de trouble Dys en mettant l’enfant dans une case, sous prétexte qu’il ne pourra pas réussir. Avec toutes les méthodes que nous connaissons à ce jour, nous savons que l’enfant présentant des troubles Dys peut évoluer dans un cursus scolaire classique, avec les ressources, moyens, méthodes, astuces, aménagements que chaque professionnel qui l’encadre sera lui transmettre.

L’avenir pour les troubles Dys

Depuis plusieurs années les études scientifiques encouragent la prise en charge pluridisciplinaire des personnes atteintes de troubles Dys et certains liens entre les recherches et l’institution scolaire seraient à mettre en place pour pratiquer d’avantages d’activités de mouvements visant à connecter les régions cérébrales entre elles. Certains pays, certaines écoles le pratiquent déjà et obtiennent de bons résultats.

Pour tous nos mômes de France, il faut croire en ces recherches et ces changements.

Dernière étude à lire, celle du Dr Habib, très prometteuse : The Neurological Basis of Developmental Dyslexia and Related Disorders: A Reappraisal of the Temporal Hypothesis, Twenty Years on. Brain Sci. 2021, 11(6), 7081 https://doi.org/10.3390/brainsci11060708
https://www.mdpi.com/2076-3425/11/6/708

Petit film de 6 minutes, bouleversant sur le ressenti d’une personne dyslexique.

Sources : ffdys.com ; lexidys.com

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