Qui n’a jamais entendu cette phrase ?!
Pour en finir avec les préjugés sur les enfants « rois », « à bras », ou « habitués aux bras », aujourd’hui je vous invite à comprendre pourquoi on ne laisse pas pleurer un enfant.
Bébé pleure, tout le temps ?
Un nourrisson pleure environ deux heures par jour.
C’est une moyenne, car on sait que tous les bébés vivent des périodes pendant lesquelles ils pleurent plus.
Certains bébés pleurent plus que d’autres, c’est aussi une question de tempérament, mais c’est en général durant les trois premiers mois de vie que bébé pleure le plus avec des pleurs très intenses et soudains.
Beaucoup d’enfants pleurent le soir « en crise » de 45 minutes à 2 heures.
Des recherches ont montrées que les pleurs de bébés se visualisent telle une courbe montante dès la deuxième semaine de vie, avec un pic maximal à 6/8 semaines pour s’estomper jusqu’aux 12 semaines de bébé.
Bébé pleure, pourquoi ?
Lorsque bébé pleure, il y a toujours une bonne raison, même si elle ne nous paraît pas évidente au premier abord.
Pleurer est la seule et unique façon de s’exprimer pour un bébé, c’est un véritable réflexe de survie, un cri d’alerte pour que l’adulte réponde à ses besoins.
La science est très partagée quant aux message des pleurs.
Quand certains affirment qu’il existe différents pleurs, reconnaissables selon le besoin, d’autres pensent que l’intensité des pleurs est en lien avec le niveau de détresse du bébé.
Ainsi, on retrouve plusieurs « types » de pleurs :
- Les pleurs de fatigue (pouvant rester jusqu’à l’âge de quatre ou cinq ans),
- Les pleurs de faim,
- Les pleurs de soif,
- Les pleurnichages,
- Les pleurs d’inconfort,
- Les pleurs de douleur,
- Le besoin d’être près de son parent (prendre un enfant dans les bras est la seule façon de lui montrer qu’on l’aime),
- Le besoin de libérer ses émotions,
- Les pleurs de stimulation,
- Les pleurs de l’angoisse de séparation (vers 8/10 mois).
Bébé pleure, que se passe t-il ?
Imaginez. . . Vous êtes seul dans un pays étranger dont vous ne comprenez pas le langage et les habitants ne vous comprennent pas non plus. Vous demandez votre chemin mais personne ne vous répond. Que ressentiriez-vous ?
1/ Rage
2/ Abandon
3/ Désespoir
4/ Pessimisme
5/ Frustration
6/ Amertume
7/ …
Ignorer les pleurs d’un bébé revient à ignorer la communication qu’il tente de mettre en place avec vous.
Il se sentira alors exactement comme vous, dans la situation imaginée plus haut.
Malheureusement, son cerveau étant immature, cela pourra avoir des répercussions sur son comportement d’adulte car il ne connaitra que ce mode de fonctionnement et pourra devenir :
- Soit la personne passive, manquant d’agressivité, ou d’envie,
- Soit la personne n’abandonnant jamais, même quand il le faudrait,
- Soit la personne qui se fait remarquer en permanence.
Physiologiquement, lorsqu’un bébé pleure, ses glandes surrénales sécrètent l’hormone du stress, le cortisol, néfaste au long court pour le cerveau en développement.
Lorsqu’il est réconforté et pris dans les bras, bébé développe un sentiment de bien-être, son taux de cortisol diminue et il se met à produire l’ocytocine, l’hormone de l’amour, que l’on connait tous.
Le bébé a donc besoin que l’adulte réponde à ses demandes pour se sentir en sécurité.
Tout comme il n’est pas assez mature pour gérer ses émotions, prendre de mauvaises habitudes, apprendre de ses erreurs et manipuler l’adulte en pleurant.
Laisser un bébé pleurer n’est donc pas recommandé et peut avoir des conséquences négatives sur sa santé (état de stress, cortisol, augmentation de la fréquence cardiaque, de la pression sanguine, mauvais développement cérébral, etc…).
On ne risque pas de trop « gâter » un enfant en répondant à ses pleurs, mais seulement de le calmer, rassurer, de lui faire ressentir l’amour et la sécurité.
Attention donc aux idées reçues et aux « conseils » de l’entourage.
Se fier à son instinct est suffisant, personne ne connaît mieux bébé que son parent.
Bébé pleure, que faire ?
Il faut bien comprendre que la façon de réagir de l’adulte face aux pleurs du bébé influence les premiers liens d’amour et d’attachement qui uniront le bébé à son parent, sa base de sécurité et son comportement d’adulte.
Simplement répondre à ses pleurs en satisfaisant ses besoins, pour qu’il se sente le moins frustré possible. (Son cerveau étant trop malléable, bébé aura le temps d’apprendre la frustration, plus tard).
Il n’est pas toujours facile de répondre aux demandes de l’enfant.
Si on ne sait pas quoi faire face à un bébé qui pleure, le prendre dans les bras est la première étape. Il se sentira aimé et accompagné par une présence réconfortante.
On peut ensuite essayer de :
- Parler à bébé d’une voix douce et rassurante,
- Porter bébé dans ses bras, en écharpe ou porte bébé,
- Toucher bébé ou le masser au niveau du ventre,
- Donner le bain à bébé,
- Favoriser un environnement calme (lumières tamisées, sons ambiants, musique douce),
- Donner la tétée,
- Faire du peau à peau,
- Bercer doucement bébé,
- Proposer un Tummy Time,
- Replier ses jambes, si le souci provient de sa digestion,
- Promener bébé,
- Emmailloter bébé, s’il aime,
- Passer le relais à quelqu’un de confiance.
Éviter de déplacer bébé, rester calme et respecter le rythme de bébé peuvent être des solutions pour anticiper une crise de pleurs régulière.
Bébé pleure, je n’en peux plus !
Réussir à calmer bébé est encourageant et rassurant.
Mais quand on ne parvient pas à le consoler, il est possible d’éprouver de l’angoisse, un manque de confiance en ses capacités.
Toutefois, il n’est pas essentiel de douter de ses compétences.
Mieux vaut prendre ses moments avec recul et réfléchir à la situation, apprendre à observer l’enfant pour mieux le connaitre afin de répondre à ses besoins plus précisément.
Chaque enfant est unique.
Ce qui apaise un bébé ne réussit pas forcément à calmer un autre, comme ce qui apaisait bébé il y a deux jours ne va pas forcément fonctionner aujourd’hui.
Pour certaines personnes, ou par moments, les pleurs peuvent devenir difficilement supportables, laissant naître un sentiment de colère.
Si la pression commence à monter et que les parents s’énervent en essayant de calmer leur enfant, il est préférable de demander de l’aide à quelqu’un.
Si toutefois il n’y a personne, poser bébé dans son lit, en sécurité, et sortir de la pièce quelques instants pour se calmer est la meilleure des solutions. Se distraire avec de la musique, la télévision afin de se détendre avant de reprendre bébé est essentiel à une bonne prise en charge des pleurs de bébé.
Sandy Duclos