Les écrans, le bon plan ?

En France une famille possède environ 6 écrans dans son foyer. 

Ne soyez pas surpris par ce chiffre, on considère comme écrans : télévision, tablette, téléphone, console de jeux, ordinateur. Il n’est donc pas exceptionnel d’en posséder plus d’un par personne. 

On en parle de plus en plus !

Dans les années 70 un enfant pouvait parcourir 800 mètres en 3 minutes, tandis qu’en 2013 le chronomètre montrait jusqu’à 4 minutes pour l’enfant du même âge. 

Bouger n’est donc plus un réflexe ! M A I S ce n’est pas non plus une fatalité et se cacher derrière ce constat n’est pas une solution pour notre avenir et celui de nos enfants. 

Inutile de culpabiliser…les écrans sont partout, il est donc difficile de ne pas les regarder.

La crise, les isolements et les confinements Covid n’ont pas aidés à lutter contre ce nouveau fléau, responsable de nombreuses difficultés chez les enfants. 

Pas de panique, on parle bien de la surexposition aux écrans qui peut provoquer de graves effets sur le développement des plus jeunes. 

Cependant, lorsque nous ne connaissons pas les limites et recommandations il est très facile de tomber dans cette surexposition. 

Le développement de l’enfant…

Pour comprendre les effets des écrans sur l’enfant il faut revenir aux bases.

Les bases du bon développement de l’enfant consistent à :

• Répondre aux besoins de contact avec les autres,
• Répondre aux besoins d’activités sensorielles et cognitives, 
• Répondre aux besoins d’interactions avec l’environnement et son entourage, 
• Répondre aux besoins d’activités physiques, 
• Répondre aux besoins de jeux libres.

Les effets des écrans sur nos enfants :

Si on zoome un peu sur ce qu’il se passe lorsqu’un enfant est devant un écran on retrouve exactement tout le contraire de ce qu’il faut faire pour assurer son développement global. 

Les effets négatifs des écrans sont principalement liés au manque d’activité physique, mais pas que ! 

• Troubles de la santé en grande partie lié à la sédentarité qu’elle propose, les écrans peuvent provoquer : surpoids, obésité, troubles du sommeil, fatigue, maux de tête, myopie, mauvaise posture, mauvaise alimentation, hypertension artérielle, diabète, problèmes cardiovasculaires. Certaines études en cours tendraient à dire que ce n’est pas seulement la sédentarité qui favoriserait la prise de poids ; les enfants en surexposition aux écrans auraient une modification de leur régime alimentaire s’associant à la consommation excessive d’écrans. 
• Troubles de développement moteur : malhabileté, retard de développement moteur.
• Troubles de développement cognitif : trouble de mémorisation, retard ou troubles de développement du langage, difficultés dans les apprentissages dont la lecture et les mathématiques pour les apprentissages scolaires, troubles de l’attention. Il est important de noter que l’on utilise différents types de concentration, certains parents restent ahuris de voir leur enfant concentré des heures durant un film ou un jeu vidéo alors qu’il lui est difficile de rester concentré lors de la réalisation des devoirs du soir. 
• Troubles de développement des capacités sociales liés au manque d’interaction qu’elle provoque : peu d’habileté sociale, mauvaise estime de soi.
• Troubles du développement du système émotionnel : difficulté voire absence de gestion du comportement et des émotions, agressivité, impulsivité, intolérance au calme, passivité.

Écran et bon développement impossible ?

Dire que les écrans sont incompatibles avec un bon développement est faux. 

Si on comprend bien qu’ils ne favorisent pas le développement de l’enfant et ne présentent aucun avantage pour ses apprentissages cognitifs ou émotionnels, il peut s’agir d’un moment de loisir et plaisir avec une utilisation bien encadrée et ne doivent donc jamais remplacer des jouets, des jeux ou quelconque interaction avec autrui.

Autre information à bien comprendre : les écrans ne calment pas ! Il est donc inutile de les utiliser en cas de crise. Plutôt perçu comme une récompense, l’enfant surstimulé par le contenu, n’apprend ni à se contrôler ni à se réguler devant un écran et pourra même réagir avec dépendance à celui-ci en associant le côté gestion émotionnelle. Un enfant doit développer lui-même ses propres stratégies de gestion émotionnelle qui lui seront utiles toute sa vie. 

L’utilisation des écrans, quelles recommandations ? 

Le but des recommandations est de profiter des bons côtés des écrans en diminuant les risques de la surexposition.

Alors quelles sont les règles ? 

Selon l’âge 

Pour les enfants de moins de 3 ans c’est très facile à comprendre : zéro écran ! 

Vous allez vite comprendre pourquoi …

Un enfant entre 0 à 3 ans est en pleine croissance sensorielle et a besoin d’interactions sociales pour se construire dans tous les plans de son développement. 

Entre 3 et 6 ans les écrans sont tolérés. 

On parle d’écrans partagés où l’adulte choisi le moment et la durée maximale d’utilisation.

Il peut être intéressant de notifier à l’enfant de façon visuelle, les plages horaires où sont autorisés les écrans. 

De 6 à 9 ans on peut éveiller la créativité en utilisant les outils numériques. 

C’est le moment d’apprendre à son enfant comment utiliser l’appareil photo, les vidéos, les applications ou logiciels de montage. Les nouveaux formats audio (de podcasts par exemple), peuvent aussi être très intéressants s’ils sont adaptés à l’âge des enfants. 

Entre 9 et 12 ans le but du parent va être de contrôler les écrans dans le but d’assurer la sécurité de son adolescent qui raffole particulièrement des réseaux sociaux et écrans en tout genre. 

Leur interdire est tout simplement illusoire, mieux vaut discuter avec son enfant pour encadrer et contrôler son utilisation d’écran. 

Il existe des outils pour aider le parent à garder le contrôle dans ce domaine mais l’idéal reste tout de même l’échange. 

Selon l’écran

La télévision : 

1. Choisir des émissions de qualité, 
2. Permettre le développement d’attitudes positives, 
3. Permettre le développement du langage chez les plus de 2 ans. 

Les jeux vidéos : 

1. Le choix est très important, il doit correspondre à l’âge de l’enfant, 
2. Favoriser le développement de la logique, 
3. Favoriser le développement de ses habiletés visuelles, 
4. Favoriser le développement de ses habiletés spatiales,
5. Favoriser la progression de la capacité de résolution des problèmes. 

Selon le moment ou le lieu 

Les écrans avant l’école, donc le matin, sont à proscrire car les informations reçues stimulent beaucoup trop le cerveau des enfants. 

Pas d’écran durant les repas, cela modifie la convivialité, la sensation de satiété et même le type d’alimentation.

Les écrans le soir sont à proscrire car la lumière bleue empêche la sécrétion de mélatonine, hormone du sommeil. 

Pas d’écran dans les chambres et encore moins après le coucher. Il est même recommandé d’éteindre toute source de lumière bleue 1h00 avant le coucher. 

Dans tous les cas, quelque soit le moment, il faut penser que l’utilisation des écrans ne doit pas nuire aux activités scolaires, physiques, sociales et au sommeil de l’enfant. 

Selon les apprentissages 

Pour favoriser les apprentissages il est plus sage d’utiliser les écrans avec la présence d’un adulte. Celui-ci pourra : 

• Commenter les efforts réalisés, 
• Discuter avec l’enfant de ce qu’il a vu, entendu, et des émotions générées. L’adulte se doit de montrer le bon exemple. 

Afin de favoriser le bon déroulement de l’utilisation des écrans il est possible d’utiliser les outils suivants : 

• Le contrôle parental 
• Le filtrage des contenus de réseau 
• La limitation du temps d’écran. 

Renseignez-vous auprès de votre opérateur téléphonique pour certaines de ces solutions. 

La dépendance aux écrans !

La dépendance aux écrans chez les plus jeunes reste rare, mais elle n’est pas impossible. Ce risque s’accroit avec la jeunesse de l’enfant mis devant l’écran. 

On peut s’inquiéter et parler à un professionnel de santé du comportement de son enfant, s’il : 

• Fait une crise lors de l’arrêt de l’utilisation de l’écran
• Utilise les écrans en cachette 
• Fait usage de l’écran à des fins de bien-être, ou mieux être 
• Préfère les écrans aux amis ou autres activités.

Pour éviter cette dépendance les règles expliquées et clairement respectées doivent être mises en place dès le début de l’utilisation des écrans pour éviter la dépendance et limiter leur utilisation. 

Que faire à la place des écrans ?

Pour que les enfants regardent moins les écrans, il n’y a pas de miracle, c’est à nous, parents, de limiter le temps passé devant un écran en fonction de l’âge. 

Il vaut donc mieux préférer les histoires, les jeux, des activités à toucher ou manipuler, les activités motrices et les interactions avec un enfant. 

Ce que l’on peut proposer aux enfants à la place des écrans (à adapter selon l’âge) : 

• Bricolage 
• Lecture 
• Activités physiques 
• Jeux d’imitation
• Jeux de société 
• Jouets adaptés à son âge 
• Activités motricité fine 
• Jeux d’extérieurs
• Marcher.

A vous de jouer !

Sandy Duclos